J’ai lu un texte aujourd’hui, concernant le travail d’une
photographe américaine nommée Whitney Hubbs, dont je n’avais jamais entendu
parler.
Ses photos, pour ce que j’ai pu en voir, n’avaient rien en
commun avec les miennes. Pourtant ce texte, qui décrivait sa démarche, aurait
pu parfaitement s’appliquer à mes propres travaux.
Ce qui m’a renvoyé aux recherches d’un artiste - dont le nom
m’échappe - qui comparait les actualités délivrées par différents médias sur
une période donnée.
Son constat était que les phrases employées pour décrire
divers évènements (guerres, manifestations, faits divers,…) étaient étonnamment
interchangeables. Ce qui se disait, par exemple, en 2003, peut s’appliquer, mot
pour mot, à ce qui se dit aujourd’hui. Le discours, le langage ne variant
absolument pas, quelle que soit l’actualité à laquelle ils se réfèrent.
En serait-il de même, toute proportion gardée, pour la
photographie ? Se pourrait-il qu’il y ait, dans certaines critiques et
analyses proposées au public pour décrypter les œuvres, la répétition de poncifs élaborés par
souci de mise en scène ?
Car il n’est pas rare que le
langage des meilleurs artistes, expression surgie des profondeurs de l’être,
surpasse les limites des discours sur l’art.
Est-il pertinent de vouloir réduire un langage conçu pour se
suffire à lui même, à un autre langage ?
C’est là une vaste question...