Tenir un blog au quotidien équivaut à s’exposer. D’autant
plus s’il y est question d’une représentation de sa propre vie.
Internet peut-être le lieu du voyeurisme et de
l’exhibitionnisme les plus douteux. On s’y espionne, s’y jalouse, s’y met en
scène, s'y vante et s’y vend. C’est une sorte de foire mondiale à l’ego.
La photographie, qui n’a jamais été aussi populaire, est un
des plus efficaces vecteurs de ce culte planétaire du Moi. Culte de la façade et de
l’illusion.
Alors pourquoi participer, en connaissance de cause, à ce grand cirque, cette gigantesque
parade ?
Sans doute parce que je ressens que ce mode de
communication, à l’évolution ultra rapide, véhicule un message sur l'humanité si complexe et profond, qu’il échappe aux plus fins analystes.
Mon opinion est que la plus sûre façon d’appréhender ce qui
se joue sur la Toile est de s’y impliquer personnellement, de plonger au
cœur de son organisme.
Ma surprise est à chaque fois renouvelée, lorsque je
constate le peu de conscience dont fait preuve la majorité, pourtant elle-même engagée
dans la production de signes. Beaucoup semblent croire que ce qu’ils voient
existe tel quel, hors du champs du cadre. Que mon blog, par exemple, représente
ma vraie vie ! Certains y traquent des indices capables d’assouvir leur curiosité en les renseignant sur ma réalité.
C’est précisément là mon propos. Questionner
la nature des images, leur crédibilité, leur pouvoir mystificateur et leur capacité
à travestir le réel.
Bien sûr, ce que je donne à voir n’a que peu de rapport avec mon existence non virtuelle, que je garde farouchement secrète. Ca n’en est qu’une ombre projetée, un spectre trompeur, engendré pour susciter le trouble, l’interrogation, pour agiter l'imaginaire. Une entité organique qui génère son propre système, dont je ne suis que le serviteur assidu.
Bien sûr, ce que je donne à voir n’a que peu de rapport avec mon existence non virtuelle, que je garde farouchement secrète. Ca n’en est qu’une ombre projetée, un spectre trompeur, engendré pour susciter le trouble, l’interrogation, pour agiter l'imaginaire. Une entité organique qui génère son propre système, dont je ne suis que le serviteur assidu.
HR