Le chaos avait eu
raison de l’histoire, en liquidant toute tradition. Et la masse vivait sous
hypnose numérique. Plus personne ne savait qui contrôlait les cerveaux, car les
maîtres demeuraient invisibles.
Certaines images s’étaient libérées
d’elles-mêmes, avaient pris l’aspect furtif de rêves. Elles refusaient de diffuser
les messages de l’empire illusionniste. Elles n’étaient d’ailleurs plus reliées
au temps, ni même à l’espace. Nul ne pouvait les déchiffrer, car leur vibration
était inconnue du système. Elles agissaient comme des signaux, des alarmes
envoyées pour prévenir les vivants. Elles n’étaient plus qu’esprit, sorcellerie
de résistance.