Pour accéder au parc national de Pench, situé au sud du
Madhya Pradesh (Etat du centre de
l’Inde), il faut prendre un petit avion à Delhi, se poser à l’aéroport de
Nagpur avant de parcourir environ cent cinquante kilomètres de route. En cette
saison, la température extérieure flirte avec les 50°.
L’activité du parc et son développement sont consacrés
principalement à la protection et l’observation des tigres du Bengale. Dans
l’iconographie hindoue, la peau du tigre est un des éléments du dieu Shiva. Il
est aussi la monture de Shakti, symbole de l’énergie de la nature.
Le parc fait 292,85 km2, le sanctuaire 118,31 et la zone
forestière totale 346,89. Soit environ 758 km2 de réserve consacrés aux tigres.
Juste avant la mousson, la jungle, desséchée, a des allures
automnales. Son terrain vallonné, couvert de tecks, de bambous, d’arbustes et
de diverses plantes parasites, abrite de nombreuses autres espèces comme les
panthères, les loups, les dhols (chiens sauvages indiens), les langurs (une variété très répandue de
singe), les macaques, les chacals, les hyènes, les sangliers, les cerfs…, ainsi
qu’une impressionnante diversité d’oiseaux aux couleurs parfois surprenantes.
C’est une description de cet écosystème particulièrement
riche qui aurait inspiré son Livre de la
jungle à Rudyard Kipling.
Le parc tire son appellation du fleuve Pench, qui le
traverse du nord au sud.
Ce cours d’eau, dont le lit se répand considérablement
pendant la mousson, libère, en saison sèche, d’immenses étendues désertiques
que la vive lumière et la forte chaleur font ressembler à des visions
oniriques.
Il n’est possible d’observer et photographier ce sanctuaire
sauvage qu’à travers un safari - organisé par les autorités du parc - dont les
règles sont extrêmement strictes.
Les tigres sont très difficiles à localiser et ne peuvent être
approchés qu’à dos d’éléphants. La confrontation excède rarement quelques
courtes minutes. Le temps de plonger son regard fasciné dans l’oeil jaune d’un
prédateur en liberté.
HR
(Publié dans le Purple Journal numéro 11)
(Publié dans le Purple Journal numéro 11)