Lorsque l’on utilise
un médium artistique pour exprimer ce que l’on est, il n’y a
pas que des jours glorieux (c'est un euphémisme).
La
course à la survie, souvent conditionnée par la notoriété, nous mène à bien des compromis.
Dépendre du jugement
d’un milieu dont les obsessions mercantiles gouvernent les choix peut être parfois irritant, pour un artiste.
Mais si j’écris ces
lignes, ça n’est pas pour me plaindre.
Je tenais, au
contraire, à honorer un autre type de reconnaissance, tout aussi gratifiante,
parce que sincère et désintéressée.
Celle des jeunes anonymes passionnés. Les membres de ce que j’appelle : ma famille
sensorielle.
Je reçois un nombre
croissant de leurs messages, qui me font aimer, toujours plus, ma liberté.
L’e-mail publié
ci-dessous m’est arrivé à point nommé...
Merci à toi, Grégoire, pour
ce message qui m’a touché.
A bientôt,
A bientôt,
HR
Bonjour,
Je n'ai pas l'habitude d'écrire
spontanément comme ça, alors je m'excuse d'avance si mon message paraît
maladroit.
J'ai vu pour la 1ère fois votre
travail en 2009 dans votre livre "out of the blue", c'était lors d'un
voyage en Australie en 2009 (faute d'argent je ne l'avais pas acheté), j'avais
été hypnotisé par la l’apparente simplicité de vos photos.
Quelque chose se jouait dans
l'essence même de la photographie, un savant mélange de lumière, de cadrage,
d'instinct, d'amour.
Depuis je n'ai jamais oublié votre
travail, mais je n'avais pas cherché non plus à en voir plus. Jusqu'à la
semaine dernière ou j'ai acheté le livre "Nouveaux territoires", je
suis retombé sur vos photos et j'ai décidé de visiter votre blog (puis votre
site).
Je dois dire que je suis souvent
rapidement fatigué par les sites des photographes (trop de photos, trop de
démonstrations..etc) mais là je suis resté 1 heure, 2 heures sur votre blog.
J'ai été mâché, avalé par vos posts (photos et textes). Ce blog m'a redonné
envie de photographier (je suis également photographe), quelque chose a été
touché, heurté en moi, et putain ça fait du bien. J'ai retrouvé quelque chose
qui m'a troublé comme dans le travail d'autres photographes comme Rinko
Kawauchi, Wolgang Tillmans, Engstrom...
Vos livres sont difficilement
trouvables (ou un peu trop chers sur internet), j'espère voir un jour une expo
de votre travail.
J'aurai plein de choses à dire mais
je vais en rester là, pour ne pas abuser de votre temps.
Belle journée,
A bientôt et merci!
Grégoire E