Je me suis levé à l'aube, puis nous avons quitté la puanteur des gazs d'échappement abidjanais en direction de l'est. Nous avons roulé droit, durant environ 250 km, sur une large route, tantôt goudronnée, tantôt rouge de la terre d'Afrique. Nous y avons croisé des camions transportant de gigantesques troncs de fromagers, des convois militaires et de rares jeeps onusiennes.
J'étais conscient de la chance que j'avais d'être commandité pour sillonner cette somptueuse nature dont la puissance et l'immensité m'ont ému.
Après de longues heures de route nous avons viré à gauche sur une étroite piste ocre. Secoués comme dans un shaker, il nous a fallu endurer 2 pénibles heures pour parcourir les 45 km qui nous séparaient du village.
Puis nous sommes enfin arrivés à bon port.
J'ai aimé mon travail comme jamais en vivant ce moment d'immersion onirique dans l'Afrique traditionnelle.
J'ai éprouvé un plaisir particulier à photographier le chef local. Comment résister à la tentation de promouvoir la sagesse et l'expérience comme critères d'autorité ?
Il faudra que je prenne le temps, un jour prochain, de décrire plus en détail toute la richesse de cette expérience.
HR