Mais sa situation géographique reste floue, indécise, car c’est dans le sillage d’un fantôme que nous flottons, d’un bord
à l’autre de la frontière qui sépare la Chine continentale de l’archipel hongkongais.
La photographie expressionniste de Tommaso
Fiorilli nous transporte, de jour comme de nuit, au plus près d’un tissu
urbain, tantôt grandiose et futuriste, tantôt décomposé, conquis par la
moiteur.
Enveloppé dans une lumière humide et hanté par
la voix off d’un personnage féminin absent, le film questionne, entre deux mondes, la
rencontre dramatique de deux traditions mortuaires.
L’auteure et réalisatrice y
déploie un récit sophistiqué et envoutant, mis en musique par Olaf Hund, et magnifié par la silhouette et le masque spectral d’une Eve
Bitoun littéralement habitée par un rôle qui lui va comme un gant.