31/03/2014

30/03/2014

29/03/2014

28/03/2014

26/03/2014

25/03/2014

TEXTE: Une piscine


J’ai trouvé récemment sur facebook :

The Seduced Human - Jørgen Leth and Haiti. A film by Truls Lie

posté par la photographe et réalisatrice Chantal Regnault (qui apparaît elle-même dans ce documentaire).

J’y ai découvert la personnalité de Jørgen Leth. J’avais vu son célèbre film montrant Andy Warhol mangeant un hamburger, mais ignorais tout du reste de son œuvre.
Le premier plan du documentaire m’a renvoyé à mon plus récent voyage en Haïti (en octobre 2011), car j’y ai immédiatement reconnu une arrière cour de Jacmel que j’avais alors photographiée.
Au milieu d’un espace dévasté par le terrible tremblement de terre de janvier 2010, j’avais découvert une petite piscine, longiligne et peu profonde. L’endroit avait frappé mon imagination. Je m’étais senti happé par son atmosphère étrange. Je savais être dans l’ancienne demeure d’un Consul danois, mais étais loin de me douter que cet homme, Jørgen Leth, était aussi un cinéaste de renom, dont le destin avait basculé avec celui d’Haïti.

Le réalisateur du documentaire a choisi cette petite piscine comme élément central du décor de son portrait de Leth.
C’était le lieu où ce dernier noyait ses tourments. Il s’y plongeait pour calmer ses fréquents accès dépressifs.
Le documentaire le montre évoluant dans la propriété, aujourd’hui presque entièrement disparue, qui entourait ce bassin.

J’avais été littéralement aimanté par cet endroit sans être tout à fait conscient de l'ampleur de la tragédie qui s'y était joué, un an auparavant. Le drame de la dévastation de la demeure d’un homme et du pays qu’il s’était choisi. Suivi de son retour contraint vers sa terre natale, le Danemark, où il présenta son dernier film tourné, principalement, dans cette maison.


Après le visionnage de ce documentaire, mes photos de la piscine me sont apparues sous un jour nouveau. Je pouvais y deviner le fantôme de Leth brassant l’eau calme en direction de sa destinée.

HR


24/03/2014

PHOTO: Respect

Il y a beaucoup de photographes, et de plus en plus de prétendants à ce titre. Il est indiscutable que cette prolifération - encouragée par d’incessantes avancées technologiques - a considérablement augmenté le niveau de qualité moyenne des images produites.
Pourtant, dans cette multitude, je ne distingue qu’une poignée d’individus dignes d’admiration. Anders Edström est de ceux-là.

La première fois que j’ai vu son travail (vers la fin des années 90), je venais d’intégrer le cercle restreint des contributeurs au magazine Purple, qui était à l’époque une revue élitiste d’avant garde où s’exprimaient certains des artistes les plus audacieux du moment.
La plupart d’entre eux avaient une formation artistique - ce qui n’était pas mon cas - et maniaient des codes qui m’étaient étrangers.
Je ne me sentais pas appartenir à ce monde, qui gravitait à la lisière de la mode et de l’art, mais faisais de mon mieux pour en avoir l’air. J’observais avec un intérêt anxieux ce milieu à la sensibilité opaque, comme pour tenter d’en déchiffrer les mystères.
Les photos publiées me semblaient souvent visuellement insignifiantes, fâcheusement minimalistes et esthétiquement pauvres.
Il m’a fallu un certain temps pour accepter l’influence de cette forme de langage, qui est aujourd’hui devenue la norme mondiale.
Ma lecture du travail d’Anders a coïncidé avec ce processus d’adaptation. Chacune de ses publications me questionnait sur ce qui le motivait à photographier de la sorte. Ca n’a aucun intérêt, pensais-je à première vue. Pourtant, en plus du fait qu’il jouissait d’une certaine renommée dans ce milieu, une mystérieuse attraction me faisait regarder son travail, encore et encore.
J’ai fini par admettre que son parti pris, celui de l’expérimentation permanente, la radicalité artistique et d’une intégrité sans faille vis à vis de soi-même, était aussi le mien.
Son esthétique hautement raffinée et subtile a trouvé grâce à mes yeux lorsque mon point de vue s’est ouvert sur cette photographie émancipée et instinctive.
C’est l’époque où j’ai appris à déconstruire mon système de références, pour ne chercher l’inspiration qu’au cœur de  ma propre réalité. Nous prenions ce qui était à notre portée et le transformions en une forme expressive novatrice, immédiatement diffusée à travers le monde par quelques magazines indépendants. La plupart d’entre nous, quoique n’ayant pas le sou, le faisions par nécessité intérieure plus que par calcul.
Anders, grand suédois réservé, inspirait le respect par son charisme et son indépendance d’esprit.
On ne pouvait jamais prévoir la direction qu’allait prendre son regard.
Les sollicitations du marché de la mode n’ont en rien ébranlé sa détermination, ni même modifié son attitude.
Lorsque son talent l’a conduit aux portes du succès, il n’a fait que rester lui-même.
Anders ne chemine pas dans un sillon creusé par d’autres. En plus d’un maître de la lumière, il est un véritable créateur de forme. Son style, presque invisible, est un alliage savant d’intelligence, de sensibilité, et le fruit d’une intense acuité aux plus fines variations du réel.
Il pourrait être comparé à Wolfgang Tillmans, dans la mesure ou, comme lui, il a été précurseur dans l’invention d’un positionnement si singulier qu’il questionne et dynamise la nature même du médium.
Ses photos sont des énigmes. Elles nous invitent à investir des espaces en apesanteur, à la fois si proches et éloignés de nous qu’ils nous délivrent de touts préjugés visuels. Anders construit une œuvre (photographique et filmique) exigeante, délicatement hypnotique, dont le mysticisme discret est unique. Le plus sûr chemin pour l’appréhender est de s’élever, ou plonger en soi-même.

Il est l’un des plus talentueux, subversifs et authentiques des photographes que je connaisse, un de ces caractères irréductibles dont l’empreinte traverse les générations.

HR

22/03/2014

21/03/2014

19/03/2014

Texte: Emails

Hi Henry,

We've attached the final PDF (updated the cover to Imperial Blue). If all looks ok, 
we will send to print tomorrow. Once we have a set of proofs we will send them
to you to ok images.

Speak soon
J&J



On 10 March 2014 at 11:51 Henry Roy <henryroy.roy@gmail.com> wrote: 

Hi J&J,

I've just received the paper samples.
Thanks a lot.

- For the cover, I prefer the imperial blue option (this is a beautiful color!). I also like the gold foil very much

- Ok for the Monadknock Dulcet Smooth for the text pages and voodoo image

- Ok for the Naturalis Smooth for the image pages

- Regarding the sand full bleed pages, I prefer the Zen, but I'm afraid the image won't print well on it... What do you think?

Speak soon
Best,
H

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Henry Roy

Mobile +33 660 855 790
Office + 33 951 755 005
____________ // 75009 Paris





18/03/2014

Texte: PHOTO

La première fois que j’ai vu Henry Roy je l’ai trouvé beau.

Quelque temps plus tard j’ai découvert ses photos lors d’une exposition qui lui était consacrée. 
J’ai réalisé que ses belles images nous racontaient sa vie, ses rencontres, ses voyages. 

Henry Roy est un photographe Gonzo, qui respire la testostérone, l’indépendance d’esprit, la sérénité et une extrême douceur.

A mes yeux, son travail est unique, il est comme la marche lente des glaciers, un art de flâner et une quête de liberté.

Emmanuel Brunet  
(Publié dans Technikart Mademoiselle N°30, Printemps-Eté 2013)

Pas si serein ni si doux, cher Emmanuel, mais merci pour ce texte.
HR

10/03/2014

07/03/2014